mardi 22 décembre 2009

Le jour de l'An chez tante Thérèse


Enfin, janvier 2004! Je suis heureux que les vacances soient terminées. Hé non, je ne suis pas fou : j’en ai simplement assez de manger des choses grasses et de ne pas dormir. Mon estomac a déclaré forfait après la soirée passée chez tante Thérèse. Laissez-moi vous parler de cette dernière.

Ma tante est super gentille mais un brin excentrique. Voyez plutôt : une belle dame de 57 ans, rondelette et souriante, fonceuse et toujours en train de reluquer les beaux jeunes hommes de 67 ans et plus (« je les aime mûrs », qu’elle dit). Elle gère un bingo situé dans la salle communautaire de son village et elle possède une agence de rencontre : À DEUX VIEUX, C’EST MIEUX.

Ma tante possède un beau gros chat noir nommé Pitou et elle est mariée à Raymond (un militaire à la retraite, un homme propre de sa personne qui ne laisse pas trainer ses poils partout).

Tante Thérèse nous avait invité à célébrer le Nouvel An à sa façon : le repas comprenait des fajitas, du ragoût de pattes de cochon avec des fèves au lard, des patates et du couscous. Le mélange rêvé, quoi! C’est entre deux pétates que ma tante m’a lancé : « Pis, mes Rwir montent-tu? » (Traduction : est-ce que la valeur marchande de mes REÉR est à la hausse?). Sa sœur Germaine lui a répondu avant moi que ses REÉR à elle se portaient bien.

« Comment ça tes REÉR? Tu ne travailles même pas! », lui rétorqua ma tante.

« C’est vrai mais notre cher Yves a conseillé à Gérard de m’ouvrir un régime enregistré d’épargne retraite et d’y déposer ses cotisations à chaque année. De cette façon, lorsque nous serons retraités et que nous commencerons à effectuer des retraits, nous payerons moins d’impôt et nos pensions seront moins affectées. Nous fractionnerons donc nos revenus de retraite : c’est ce qu’on fait, pas vrai mon Gérard? »

Elle a aussi expliqué que sa fille, étudiante au cégep, possède son REER depuis deux ans. Elle y dépose une partie de l’argent qu’elle gagne en travaillant à temps partiel à la pharmacie du village et ses épargnes s’accumuleront pendant des années à l’abri de l’impôt. Elle pourra se servir de cet argent pour s’acheter sa première maison par le biais du RAP (régime d’accession à la propriété) ou elle sera millionnaire à la retraite. Les REER de Germaine et de sa fille sont aussi insaisissables car ils sont émis, l’un par une compagnie d’assurance et l’autre par une société de fiducie (1).

Thérèse est estomaquée. « Yves, peux-tu investir l’argent de la pension de Raymond? On ne l’utilise pas en totalité ».
« Non, ma tante : une pension n’est pas un revenu gagné au sens de la loi. » Je pris donc quelques minutes pour lui expliquer ce qu’est un revenu gagné. J’étais mieux d’y aller rapido avant qu’elle décide de me faire goûter une nouvelle fois à ses fajitas.

L’expression revenu gagné regroupe le revenu d’emploi, le revenu d’entreprise, le revenu de location provenant d’un bien immeuble (et non les revenus de placement), les revenus pour invalidité provenant de la RRQ ou du RPC et les pensions alimentaires imposables encaissées. Du montant total obtenu, il faut cependant soustraire les dépenses d'emploi, les pertes d’entreprise, les cotisations syndicales et professionnelles, les pertes de location d’un bien immeuble, les pensions alimentaires déductibles et les paiements de soutien déductibles qui sont versées à l’ex-conjoint.

Pauvre tante Thérèse : elle aurait bien aimé en montrer à sa sœur Germaine. Pour la consoler, je lui ai confirmé qu’elle pourra toujours déposer 18% de son revenu de la dernière année (sans compter ses déductions inutilisées). Elle trouvera le montant admissible en consultant le feuillet du gouvernement qu’elle a reçu au printemps dernier.

« Mais je ne déclare pas de revenu cette année : je suis payée sous la table! »

Pauvre p'tite Thérèse. Je préfère la laisser à sa peine et aller siroter un bon porto à votre santé, mes chères lectrices. Bonne et heureuse année 2004. Prospérité et Santé !

Article publié en 2004 pour Spa-Média inc.
(1) Art. 2367 du Code Civil en 2004

mercredi 9 décembre 2009

Jingle bell, Jingle bell, Jingle all the way… to the bank.


C’est Noël (enfin, pas tout à fait car nous sommes le 9 décembre) et cette belle neige poudreuse dehors (vous allez me dire que c’est quand même difficile de faire neiger ailleurs qu’à l’extérieur…), recouvrant les sapins d’un majestueux manteau blanc, transforme agréablement le décor terne et gris de la ville. On s’émerveille devant tant de beauté qu’on en oublie les tracas de la vie. C’est presque le temps de réveillonner en famille et en compagnie de ses amis.

Mais avant toute chose, c’est aussi l’occasion de faire une rétrospective sur les évènements qui ont marqué l’année qui s’achève. En finance, on dit « analyser nos actions entreprises ». Ai-je respecté mon budget ou me suis-je endetté? Le leitmotiv « qui paye ses dettes s’enrichit » est toujours d’actualité. Ai-je contribué au maximum dans mon REER ou devrai-je encore payer de l’impôt inutilement? Ai-je demandé à mon planificateur financier de compléter ma planification de retraite afin de connaître ma position réelle ou est-ce que j’investis au hasard?

Me suis-je prévalu du nouveau CELI? C’est un excellent outil pour se bâtir un fonds d’urgence à l’abri de l’impôt. Est-ce que je me récompense en déposant 10% de mon revenu de côté à chaque semaine avant de tout dépenser pour mille et une raisons futiles? Est-ce que j’ai ouvert un REEE afin de sécuriser les études de mes enfants (après tout, n’est-ce pas là le plus bel héritage que nous pouvons leur léguer de notre vivant?). Est-ce que je connais mon coût de vie ou est-ce que je finirai l’année en ne sachant pas où est passé mon argent? Si j’ouvrais mon livre de banque aujourd’hui, est-ce que j’y retrouverais le même montant qu’au 1er janvier 2009?

Ai-je un testament ou est-ce que je laisserai le gouvernement s’enrichir aux dépens de mes héritiers? Ai-je rédigé un mandat d’inaptitude ou est-ce que le Curateur public décidera à ma place ce qui devra être fait si je devenais inapte? Si j’étais décédé hier, est-ce que ma famille pourrait conserver le même niveau de vie ou est-ce qu’il faudra se débarrasser de certains actifs afin de joindre les deux bouts? Leur sécurité est-elle vraiment assurée ou est-ce que je joue au poker avec la Grande Faucheuse? Je ne sais pas pour vous mais à ce qu’on me dit, c’est qu’elle gagne à chaque fois qu’elle s’installe à la table de jeu et elle n’averti jamais à l’avance, la petite gueuse.

La règle du 72

Un de mes amis Normand me demandait si mes clients connaissaient la règle du 72? Oui? Non? Je ne me souviens plus? Allez, ne cherchez plus mes petits lutins chanceux : je vais vous donner la réponse vu que je vous aime bien. C’est la règle du pouce qui vous dit dans combien d’années votre capital investi aura doublé. En supposant un rendement de 8%, il faudra 9 ans : 72 divisé par le taux d’intérêt. Dans le cas de Tiger Woods, c’est probablement la règle du 2 qu’il analyse présentement: sa fortune va être divisée dans quelle proportion maintenant que sa femme est au courant de ses petites aventures?

Zabel

Un merci spécial à la merveilleuse photographe Zabel et à sa collègue Catherine qui ont su agrémenter ma folie par leur travail remarquable.



Vacances des Fêtes
J’aimerais vous aviser que je serai absent du 18 décembre jusqu’au 6 janvier. Je veux également vous souhaiter mes meilleurs vœux en cette belle période des Fêtes. Que la santé, le bonheur et l’amour soient présents dans vos vies et qu’ils chérissent les vôtres. Soyez prudents et amusez-vous follement. Il faut toujours festoyer autant que de travailler.

Joyeux Noël et Bonne Année 2010