samedi 25 juin 2011

Plus ça change, plus c'est pareil

N’avez-vous pas l’impression parfois que c’est le jour de la marmotte? De ressentir cette drôle de sensation de revivre de nouveau le passé bien que vous soyez dans le présent tout en vous dirigeant vers l’avenir? Moi, c’est l’effet que je ressens quand je regarde l’évolution des marchés boursiers. Le TSX a fermé vendredi dernier (17 juin) « sous le seuil officiel d’une correction technique, soit une dépréciation de 10% » citait le magazine Les Affaires. On subit donc une correction au Canada, car on enregistre une perte de 10,3% depuis le sommet du mois d’avril. On revient en arrière, au mois de novembre plus spécifiquement : on a donc fait des profits de zéro, niet, nothing, nada depuis les 7 derniers mois. Back to square one.

En fait, ce n’est pas tout à fait vrai. Le TSX avait une belle progression jusqu’au mois d’avril. Je me souviens avoir décidé en début d’année que j’attendrais jusqu’au 1er juillet avant d’écrire un article sur mon blog afin de ne pas « déranger la petite bête boursière qui travaillait très fort » pour nos économies. Quelle désillusion… Voilà la première correction technique de 10% depuis le mois de mars 2009. Faut-il presser le bouton de panique? Appeler la sécurité nationale en renfort? Fermer les écoles et mettre les enfants à l’abri?

De leurs côtés, les marchés américains ont légèrement mieux performé. Good old Uncle Sam. Ce qui inquiète beaucoup les marchés mondiaux, c’est la dette de la Grèce, l’inflation en Chine et les données décevantes de l’économie américaine. Certains se demandent si la Grèce entrainera d’autres pays dans son sillon et l’investisseur est conscient du coût engendré à ce jour pour essayer de la sauver d’une éventuelle faillite. Le Canada n’avait pas vraiment été touché jusqu’à maintenant, mais commencerait-on à en ressentir les secousses? Notre économie est-elle aussi saine qu’on veut bien nous faire croire ou est-ce qu’il serait temps de cesser de faire l’autruche? « La tendance sera difficile à renverser tant que la saison des résultats ne sera pas commencée », déclare M. Charles Huot, directeur général, actions institutionnelles chez BMO Marché des capitaux.

Même si son économie est solide, le Canada n'est pas immunisé contre les crises internationales comme celles qui secouent l'Europe a prévenu lundi le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, bien qu’à son avis, les conséquences seraient néanmoins mineures pour le pays. À court terme, le marché obligataire canadien pourrait tirer profit de la crise, alors que les investisseurs sont à la recherche de marchés relativement sûrs. Par contre, la crise européenne pourrait cependant avoir un impact négatif sur les marchés boursiers canadiens et faire baisser les prix des commodités.

Les banques canadiennes, qui investissent dans des obligations de la zone euro, ont été classées comme faisant partie des plus fiables de la planète, financièrement parlant. Mais elles ne sont malgré tout pas immunisées contre la possibilité que la crise grecque déborde des frontières du pays, a précisé M. Flaherty. (Les Affaires.com)

Au même moment, Stéphane Rolland du quotidien Les Affaires.com écrit aujourd’hui: « Les marchés boursiers canadiens et américains n’ont jamais été aussi abordables depuis plus de 20 ans, en tenant compte des profits anticipés pour l’année 2012. UBS prévoit une croissance de 17% d’ici un an. À New York, le S&P 500, qui compte les 500 plus importantes capitalisations boursières américaines, s’échange à un multiple de 11,3 fois les profits anticipés en 2012. C’est un creux de 26 ans. Autrement dit, depuis 1991, les investisseurs n’ont jamais payé aussi peu cher en comparaison des bénéfices qui sont anticipés par les analystes.Le même phénomène s’observe à Toronto. Le S&P/TSX s’échange à 11,9 fois les profits 2012, un creux de 20 ans”.

«Les marchés sont tellement peu chers que les prochains catalyseurs positifs pourraient provoquer une flambée, estime Luc Girard, directeur du Groupe conseil en portefeuilles de Valeurs mobilières Desjardins. On pourrait assister à une bonne progression cet été. »

Encore une fois: doit-on voir le verre à moitié plein ou à moitié vide?

Nous avons répété à maintes occasions qu’il est important de toujours surveiller son comportement et de bien gérer son stress. Ne jamais se péter les bretelles quand nous avons réussi et obtenu des gains intéressants et le contraire est aussi vrai : ne jamais penser que nous sommes devenus idiots quand nos placements baissent. Quelles sont les règles primaires de l’investissement? Garder la tête froide et gérer ses émotions. La peur et l’appât du gain sont de très mauvais conseillers.

Comme disait un ancien collègue, il faut se méfier du gain de l’appât comme une quille dans un jeu de chien. Remarquez que ce même collègue m’avait aussi dit un jour qu’il était préférable de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir mordu tout comme il ne faut jamais tourner la plaie dans le couteau. Je m’ennuie parfois de ces merveilleuses pensées dont lui seul avait le secret.

Ceci étant dit, oubliez la Bourse pour les prochaines semaines et profitez des rayons du soleil. Amusez-vous bien en famille et en toute sécurité. Soyez prudents et passez de très belles vacances.

P.S. À ceux qui m’ont écrit pour me chicaner, je promets de ne plus laisser passer autant de temps entre deux articles. Bon été.