Faire la revue annuelle de l’économie est toujours une tâche
facile quand les rendements sont au rendez-vous et c’est vraiment une tâche
très ardue quand c’est le contraire. On se souviendra que 2009 et 2010 furent
de très belles cuvées après la triste période des subprimes de 2008 et des nombreux
scandales financiers à la Norbourg, et que dire des fraudeurs de renom, ces
fameux Lacroix, Jones et Madoff pour ne nommer que ces tristes individus qui
mériteraient la corde. Devrait-on recourir au lynchage comme à l’époque des
cow-boys? Quelle délicieuse pensée, me dites-vous?
2011 a bien débuté et les rendements nous sourirent jusqu’au
mois d’avril. À ce moment-là, nos voisins du sud furent semoncés : ils
risquaient de perdre leurs lettres de noblesse, la fameuse note AAA. Le président Obama a demandé aux membres du
Congrès de laisser leurs différends de côté et de s’attaquer à la gestion de
leur économie afin de sauver ces précieuses trois lettres si importantes. Et
que s’est-il passé? La chicane "a pogné dans la cabane" et personne n’a
voulu céder une parcelle de son terrain de jeu. Les marchés boursiers ont
commencé à s’incliner.
Par la suite, la zone européenne a pris la vedette avec les
problèmes de la Grèce, de l’Italie, du Portugal, de l’Espagne et j’en
passe. Les citoyens sont descendus dans les rues et les pierres ont été
lancées : la révolte était au rendez-vous. Vous savez aussi bien que moi
que les nouvelles furent des plus dépressives et l’économie a suivi la parade.
Les marchés ont amorcé une descente continue jusqu'à aujourd’hui. Même lorsque
d'excellentes nouvelles positives sont diffusées, les marchés baissent. Et
l'inverse est aussi vrai: c'est à y perdre son latin. Les économistes ont crié
haut et fort que ces baisses n’étaient pas justifiées, qu’il fallait tout simplement
conserver nos positions, qu'il ne fallait pas céder à la panique en vendant
inutilement nos actions et que la situation se rétablirait dans un proche
avenir. Bravo les visionnaires.
Pendant ce temps, un « super comité » était formé
aux États-Unis. Les membres de ce comité spécial devaient trouver un plan de
réduction du déficit d’au moins 1.200 milliards de dollars sur une période de10
ans. Plusieurs alternatives furent envisagées : de l’augmentation du taux
d’imposition des mieux nantis à l’abolissement de certains programmes sociaux.
Rien à faire: encore une fois, personne ne veut perdre son petit carré de
sable. Si bien que Fitch Ratings a
annoncé, il y a quelques semaines, qu’il abaissait la perspective des
États-Unis de stable à négative, tout en confirmant la note AAA. De son côté, la
banque centrale américaine (la FED) a
annoncé aujourd’hui qu’elle maintiendrait son taux directeur à quasi nul
jusqu’à la mi-2013 afin d’encourager la relance économique. Voilà pourtant une
excellente nouvelle, mais l'appétit vorace des investisseurs ne connait pas de
limite. Résultat : les marchés ont baissé.
En résumé, nous finirons l’année sur une note négative. Nous
ne reculons pas de façon drastique comme ce fut le cas lors de la crise de 2008-2009,
mais nous reculons quand même. Depuis le début de l’année, le marché canadien
S&P/TSX a reculé de (-9.24%). Afin de vous aider à comprendre la situation
et à faire une comparaison avec les marchés mondiaux, voici les rendements des
principaux indices boursiers depuis le début de l’année en ce jour du 13
décembre 2011. États-Unis +6.54%, Londres
(-4.13%), France (-15.56%), Allemagne (-16.33%), Asie Pacifique (-17.31%) et
l’Italie (-22.97%). Ces données proviennent du
Bloomberg World Indexes.
De tous ces indices, seuls les États Unis sont en territoire
positif. Et notre ministre Flaherty qui nous disait jusqu’à tout récemment que
le Canada s’en sortait bien malgré tout. À vous d’en juger.
Que nous réservera 2012? Comme le disaient nos grands-mères,
seul « le yable le sait ». Je pense qu’il faudra faire preuve de
patience et de prudence. Je crois que l’éventaire de la Cour aux Miracles est
présentement vide et que la vraie reprise économique risque peut-être de se faire
désirer jusqu’en 2013. Les marchés risquent même de continuer leur périple sur
une note négative pour les prochains mois. Il est vrai que le Canada s’en tire
mieux que l’Europe pour le moment, mais le niveau d’endettement des ménages
canadiens est tout même élevé. Nous devrons diminuer nos dépenses inutiles et
nous concentrer davantage à la réduction de nos dettes et à économiser un peu
plus. Oui, nous devons encourager les ventes afin de stimuler notre croissance
économique, mais nous devons le faire intelligemment.
D’un côté, les investisseurs ayant une vision à long terme
continueront d’acheter au rabais et ils conserveront ces titres pour quelques
années afin de profiter de la prochaine période de croissance, car il y en aura
une croissance comme c’est le cas à chaque fois. De l’autre côté, on retrouvera
les éternels pessimistes qui prédiront la fin du monde pour la nième fois. De
quel côté serez-vous? Moi, je garderai le cap. On ne le dira jamais assez souvent: un vrai investisseur voit toujours à long terme.
Vos relevés d’investissement afficheront malheureusement un
rendement négatif pour la période 2011 et espérons que ce sera l’inverse
pour la prochaine année. Une faible croissance devrait être au rendez-vous en
2012 selon les prévisions des Nostradamus économiques. Bien entendu, pour ceux
d’entre vous qui ont investi dans des fonds distincts des compagnies d’assurance,
je vous rappelle que votre capital bénéficie d’une protection au décès et à l’échéance.
C’est intéressant à entendre quand on traverse un léger tsunami, n'est-ce pas?
Mais laissons l’économie de côté et levons plutôt notre
verre à votre santé. Que l’amour et le bonheur soient éternellement présents
dans votre cœur.
À vous et aux vôtres, Joyeux Noël et Bonne Année 2012.