dimanche 30 mai 2010

Traverser une autre correction?


Est-ce utopique de penser qu’un jour nous pourrons investir dans la joie et l’allégresse sans entendre de mauvaises nouvelles qui nous ramèneront à une réalité dure et dépourvue de sentiment? Malheureusement, la réponse est « oui ».

Depuis près d’un mois, la zone européenne est frappée de plein fouet par sa crise financière. En commençant par la Grèce qui doit gérer en même temps une crise civile résultant d’une gestion anémique de leur économie: les gens se battent dans les rues car leur monnaie est dévaluée de façon inquiétante et ils ont peur. Qui dit moins d’argent dit moins de sécurité. Mais sont-ils seuls dans cette galère? Hélas non : ils sont plus de 16 pays à s’inquiéter dont l’Allemagne, le Portugal, l’Espagne et l’Italie car ils sont tous affectés par la dévaluation de leur monnaie commune qu’est l’euro. Ils ont tous dépensé au-delà des normes qu’ils avaient eux-mêmes instaurées et ils ne veulent pas se prêter entre eux car la confiance n’est plus au rendez-vous.

Par la bande, c’est l’économie mondiale qui est également touchée car nos amis européens importent moins (directement ou indirectement) nos produits et nos ressources et s’ils ont moins d’argent à dépenser pour nos services, nous en retirerons moins de bénéfices : donc notre économie en souffrira. Depuis le début de l’année, le TSX a débuté le bal aux environs de 11,900 points pour ensuite baisser à 11,094 points le 29 janvier et remonter à un sommet à 12,280 points le 26 avril pour de nouveau baisser à 11,749 points aujourd’hui (27 mai). Le nouveau manège de la Ronde Ednör fait piètre figure à côté de cela et le fantôme des mauvaises nouvelles recommence de nouveau à nous hanter.

Le magazine Fortune commentait dans sa récente édition Après le krach de 1987, celui de 2010 ? « Si l’histoire est un guide fiable, nous sommes mûrs pour une autre solide correction. Selon ses estimations, le S&P 500 devrait basculer de 33 % pour remettre son ratio C/B autour de 14 points, qui est la moyenne à long terme. Le magazine chiffre à une chance sur trois les probabilités que ce scénario se concrétise ».

Quelle nouvelle rassurante n’est-ce pas? Le pire est qu'il pourrait peut-être avoir raison. Donc, Fortune prédit qu’il faudrait revenir de nouveau en arrière et que les marchés plongeront sans aucun doute. Et j’imagine que l’on recommencerait le même manège par la suite tel un jeune chiot qui court après sa queue sans jamais comprendre qu’il ne fait que tourner en rond.

Apprendre du passé

Ce qui ne cessera jamais de m'étonner, c’est que lorsque les marchés vont bien, on en parle peu mais dès que ça va mal, alors tout le monde va aux barricades pour prédire encore une fois la fin du monde. On joue la carte émotive pendant quelques mois et les petits investisseurs recommencent à paniquer en se départissant rapidement de leurs portefeuilles d’actions: cela entraine ensuite les marchés à la baisse pour finalement permettre aux plus riches de racheter à prix d’aubaine les actions délaissées. Qui payera véritablement la note? Encore une fois les pauvres petits investisseurs.

Je crois qu’il faut être prudent et faire preuve de vigilance par les temps qui courent car la crise européenne pourrait bien déclencher des périodes de turbulence. Est-ce que ce sera de l’envergure estimée par Fortune? Est-ce que ce sera comme en 2008? Qui peut vraiment prédire l’avenir? Vous connaissez la réponse aussi bien que moi.

Il y a une chose par contre que nous savons : ceux qui n’ont pas paniqué dans le passé ont été mieux récompensés par la reprise que ceux qui se sont retirés trop rapidement des marchés car ils ont profité de la remontée des Bourses. Quand on essaie de jouer les marchés (market timing), ce dont j’ai toujours été contre, c’est très rare que l’on fait des gagnants : très peu de gens réussissent car il est impossible de savoir si c’est la bonne journée pour revenir sur ses positions et avant qu’on se soit décidé, on a souvent perdu d’excellentes journées positives et cela s’avère généralement être très coûteux à long terme.

Avec les années, j’ai appris que lorsque ça va mal, c’est le meilleur moment d’acheter car c’est à rabais. On achète toujours avec la logique et jamais avec l’émotion.

Speaking words of wisdom,let it be (Beatles)