mercredi 14 décembre 2011

L’économie en 2011 : une année à oublier?


Faire la revue annuelle de l’économie est toujours une tâche facile quand les rendements sont au rendez-vous et c’est vraiment une tâche très ardue quand c’est le contraire. On se souviendra que 2009 et 2010 furent de très belles cuvées après la triste période des subprimes de 2008 et des nombreux scandales financiers à la Norbourg, et que dire des fraudeurs de renom, ces fameux Lacroix, Jones et Madoff pour ne nommer que ces tristes individus qui mériteraient la corde. Devrait-on recourir au lynchage comme à l’époque des cow-boys? Quelle délicieuse pensée, me dites-vous?

2011 a bien débuté et les rendements nous sourirent jusqu’au mois d’avril. À ce moment-là, nos voisins du sud furent semoncés : ils risquaient de perdre leurs lettres de noblesse, la fameuse note AAA.  Le président Obama a demandé aux membres du Congrès de laisser leurs différends de côté et de s’attaquer à la gestion de leur économie afin de sauver ces précieuses trois lettres si importantes. Et que s’est-il passé? La chicane "a pogné dans la cabane" et personne n’a voulu céder une parcelle de son terrain de jeu. Les marchés boursiers ont commencé à s’incliner.

Par la suite, la zone européenne a pris la vedette avec les problèmes de la Grèce, de l’Italie, du Portugal, de l’Espagne et j’en passe. Les citoyens sont descendus dans les rues et les pierres ont été lancées : la révolte était au rendez-vous. Vous savez aussi bien que moi que les nouvelles furent des plus dépressives et l’économie a suivi la parade. Les marchés ont amorcé une descente continue jusqu'à aujourd’hui. Même lorsque d'excellentes nouvelles positives sont diffusées, les marchés baissent. Et l'inverse est aussi vrai: c'est à y perdre son latin. Les économistes ont crié haut et fort que ces baisses n’étaient pas justifiées, qu’il fallait tout simplement conserver nos positions, qu'il ne fallait pas céder à la panique en vendant inutilement nos actions et que la situation se rétablirait dans un proche avenir. Bravo les visionnaires.

Pendant ce temps, un « super comité » était formé aux États-Unis. Les membres de ce comité spécial devaient trouver un plan de réduction du déficit d’au moins 1.200 milliards de dollars sur une période de10 ans. Plusieurs alternatives furent envisagées : de l’augmentation du taux d’imposition des mieux nantis à l’abolissement de certains programmes sociaux. Rien à faire: encore une fois, personne ne veut perdre son petit carré de sable. Si bien que Fitch Ratings a annoncé, il y a quelques semaines, qu’il abaissait la perspective des États-Unis de stable à négative, tout en confirmant la note AAA. De son côté, la banque centrale américaine (la FED) a annoncé aujourd’hui qu’elle maintiendrait son taux directeur à quasi nul jusqu’à la mi-2013 afin d’encourager la relance économique. Voilà pourtant une excellente nouvelle, mais l'appétit vorace des investisseurs ne connait pas de limite. Résultat : les marchés ont baissé.

En résumé, nous finirons l’année sur une note négative. Nous ne reculons pas de façon drastique comme ce fut le cas lors de la crise de 2008-2009, mais nous reculons quand même. Depuis le début de l’année, le marché canadien S&P/TSX a reculé de (-9.24%). Afin de vous aider à comprendre la situation et à faire une comparaison avec les marchés mondiaux, voici les rendements des principaux indices boursiers depuis le début de l’année en ce jour du 13 décembre 2011. États-Unis +6.54%, Londres (-4.13%), France (-15.56%), Allemagne (-16.33%), Asie Pacifique (-17.31%) et l’Italie (-22.97%). Ces données proviennent du  Bloomberg World Indexes.

De tous ces indices, seuls les États Unis sont en territoire positif. Et notre ministre Flaherty qui nous disait jusqu’à tout récemment que le Canada s’en sortait bien malgré tout. À vous d’en juger.

 Et pour 2012

Que nous réservera 2012? Comme le disaient nos grands-mères, seul « le yable le sait ». Je pense qu’il faudra faire preuve de patience et de prudence. Je crois que l’éventaire de la Cour aux Miracles est présentement vide et que la vraie reprise économique risque peut-être de se faire désirer jusqu’en 2013. Les marchés risquent même de continuer leur périple sur une note négative pour les prochains mois. Il est vrai que le Canada s’en tire mieux que l’Europe pour le moment, mais le niveau d’endettement des ménages canadiens est tout même élevé. Nous devrons diminuer nos dépenses inutiles et nous concentrer davantage à la réduction de nos dettes et à économiser un peu plus. Oui, nous devons encourager les ventes afin de stimuler notre croissance économique, mais nous devons le faire intelligemment.

D’un côté, les investisseurs ayant une vision à long terme continueront d’acheter au rabais et ils conserveront ces titres pour quelques années afin de profiter de la prochaine période de croissance, car il y en aura une croissance comme c’est le cas à chaque fois. De l’autre côté, on retrouvera les éternels pessimistes qui prédiront la fin du monde pour la nième fois. De quel côté serez-vous? Moi, je garderai le cap. On ne le dira jamais assez souvent: un vrai investisseur voit toujours à long terme.

Vos relevés d’investissement afficheront malheureusement un rendement négatif pour la période 2011 et espérons que ce sera l’inverse pour la prochaine année. Une faible croissance devrait être au rendez-vous en 2012 selon les prévisions des Nostradamus économiques. Bien entendu, pour ceux d’entre vous qui ont investi dans des fonds distincts des compagnies d’assurance, je vous rappelle que votre capital bénéficie d’une protection au décès et à l’échéance. C’est intéressant à entendre quand on traverse un léger tsunami, n'est-ce pas?

Mais laissons l’économie de côté et levons plutôt notre verre à votre santé. Que l’amour et le bonheur soient éternellement présents dans votre cœur.

À vous et aux vôtres, Joyeux Noël et Bonne Année 2012.